BENOÎT GÉHANNE
Benoît Géhanne works in series - paintings, volumes, drawings, photographs - each title of which states the process used: retention, retreat, bias, projection, arrow...
Benoît Géhanne draws his plastic vocabulary from his environment, particularly industrial infrastructures: through photography, he indexes found forms that echo the formal solutions of abstraction. By taking and making visible these fragments of space, architecture and objects, he questions the impact of abstract art on the standardisation of popular culture and urban spaces.
Benoît Géhanne then re-injects all or part of these images into his pictorial practice. Isolated, cut out, these found forms are then detached from their referents; they lose their legibility and gain in autonomy. He thus explores this "domesticated" abstraction, making gestures that reiterate a process of abstraction: an abstraction that is not non-figurative for him, but which is claimed in the gesture of extraction, that is to say, literally, of abstraction of the fragment that will become the work.
Benoît Géhanne probes the resistance of forms, testing their displacement in an economy of the gaze, where the act of seeing is directly linked to appropriation and identification. His pieces ultimately question the way in which we are led to see and look at everything.
He produces traps for the gaze, plastic spaces that generate doubt, that suspend understanding, leading those who consider them to reinvent their gaze.
Benoît Géhanne travail des séries – tableaux, volumes, dessins, photographies – dont chaque titre énonce le processus : Retenue, recul, biais, projection, flèche...
BG tire son vocabulaire plastique de son environnement, et notamment des infrastructures industrielles : par la photographie, il indexe des formes trouvées qui font écho aux solutions formelles de l’abstraction. En prélevant, en rendant visibles ces fragments d’espaces, d’architectures, d’objets, il questionne les incidences entre l’art abstrait et la standardisation de la culture populaire comme des espaces urbains.
Benoît Géhanne ré-injecte ensuite tout ou partie de ces images dans sa pratique picturale. Isolées, découpées, ces formes trouvées sont alors détachées de leurs référents ; elles perdent de leur lisibilité et gagnent en autonomie. Il explore ainsi cette abstraction « domestiquée », en opérant des gestes qui réitèrent un procédé d’abstraction : abstraction qui n'est pas chez lui non-figurative, mais qui est revendiquée dans le geste d’extraction, c’est-à-dire, littéralement, d'abstraction du fragment qui va devenir l’œuvre.
Benoît Géhanne sonde la résistance des formes, il éprouve leurs déplacements dans une économie du regard, où l’acte de voir est directement lié à l’appropriation et à l’identification. Ses pièces interrogent in fine la manière avec laquelle nous sommes amenés à voir et à regarder toute chose.
Il produit des pièges du regard, des espaces plastiques qui génèrent un doute, qui suspendent la compréhension, amenant celui qui les envisage à réinventer son regard.